Présentation
Testeur :
Aubin H – Non sponsorisé
Usage du test :
Pêche du Chevesne en canaux et rivières
Donnees constructeur :
3cm – 3,5g – Silencieux
En se promenant le long de nos cours d’eau, il est fréquent de pouvoir observer des chevesnes. En prêtant attention, on peut même assister aux gobages d’insectes en surface de ces cyprinidés. L’utilisation de leurres imitant des insectes flottants semble alors très appropriée pour tromper la méfiance de ces poissons. J’ai donc décidé de tester pour vous un des leurres les plus connus pour ce genre de pêche du chevesne, le Sakura Notobug 30F. Mais quel est le fruit de son succès ?
Construction
Pour pêcher efficacement, il est important d’utiliser des leurres qui nous plaisent et dans lesquels nous avons confiance. L’aspect visuel est donc important pour le poisson tout autant que pour le pêcheur. Le Notobug a une forme assez atypique et mesure 3 centimètres de long. La partie centrale, composée de mousse polyuréthane haute densité, est comparable au corps d’une grosse cigale dépourvue d’ailes. A la place des ailes, Sakura a intégré au leurre 3 groupements de 5 fils en silicone de part et d’autre du Notobug imitant ainsi les pattes de l’insecte. Ainsi le leurre obtenu est, de par sa forme, une imitation fidèle d’un insecte tout en étant unique en son genre.
Pour que le leurre soit satisfaisant d’un point de vue esthétique, les coloris sont très importants. Le Notobug 30F est disponible en 7 coloris très imitatifs allant de la coccinelle au scarabée en passant par le bourdon ou encore la cigale. Cependant, un coloris se détache du lot (le numéro 11) puisque le corps est entièrement vert brillant à l’exception des yeux noirs et de la bande dorsale marron; il s’agit du seul coloris un peu fantaisiste. Avec ce panel de couleurs axé sur le mimétisme, Sakura a de quoi ravir certains pêcheurs mais d’autres peuvent être dans l’attente de coloris plus originaux. Les yeux aussi sont peints sur de petits reliefs procurant un aspect encore une fois très réaliste à ces derniers et ils sont différents selon les coloris du corps. Etant un adepte des coloris naturels, je suis pleinement satisfait des couleurs proposées par la marque d’autant plus que sur certains modèles, les pattes en silicone ne sont pas noires mais jaunes ou encore vertes foncées. En combinant la forme du Notobug et les coloris de ce dernier, Sakura a développé un leurre imitatif bien fini.
Que se cache-t-il derrière cette esthétique satisfaisante ? Les matériaux et peintures utilisés sont-ils résistants ? Après plus d’un an de pêche avec les Notobug, je n’ai pas été déçu par la peinture car sa tenue a été plutôt correcte jusqu’à ce que je fasse impacter lourdement le leurre contre un pont. Effectivement, cette maladresse m’a coûté de beaux éclats de peinture mais malgré la violence de l’impact, le corps en mousse polyuréthane n’a pas bougé d’un millimètre ! Je suis donc satisfait par la solidité du produit. Bien que le leurre présente ces quelques avantages, un détail m’a vite interpellé. Il s’agit de l’armement du leurre qui me semble bien trop gros et cela concerne l’anneau brisé et l’hameçon triple. Et cette intuition s’est confirmée puisque la taille du triple est à l’origine de nombreux refus de la part des chevesnes. Ainsi en privilégiant un armement solide avec un bon piquant, Sakura a privé le Notobug de sa discrétion. Il n’y pas de quoi s’inquiéter pour autant, il suffit de prévoir un hameçon simple ou triple dans un plus petit gabarit. Pour ma part, j’utilise des hameçons simples de taille 8 et éventuellement de taille 10.
En s’arrêtant à la construction du leurre on peut déjà affirmer que le leurre mérite une certaine reconnaissance. Effectivement, la solidité et la qualité des matériaux utilisés qui forment ce leurre atypique mais réaliste sont telles que le surdimensionnement de l’hameçon semble anecdotique. Nous pourrions toutefois critiquer le manque de coloris non naturels. Mais quelles performances se cachent derrière ces 3 cm et 3,5 grammes ?
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Performances
Lors de mes premiers lancers, je m’attendais à être assez restreint en termes de distances de lancers. Mon doute était dû aux pattes en silicone qui, selon moi, allaient compromettre l’aérodynamisme du corps. Et à ma grande surprise, j’ai expédié le Notobug bien plus loin que je le pensais. Sans faire de lancers appuyés, il est simple d’atteindre les berges opposées des canaux et des rivières où je pêche (allant de 20 à 40m de large) et ce avec une précision très appréciable. Cela m’a permis d’aller chercher des chevesnes abrités à l’ombre des arbres en bordure sans pour autant les effrayer. Je me suis également dit que les pattes seraient à l’origine d’emmêlements mais à nouveau je fus surpris. Mis à part 2 ou 3 exceptions, je n’ai constaté aucun accroc avec le corps de ligne !
Une fois que le leurre est lancé, il faut déclencher l’attaque. Qu’il y ait du courant ou pas, je vous conseille fortement de ne pas animer le leurre durant les premières secondes après son entrée dans l’eau. Les chevesnes sont attirés par le bruit de la tombée du Notobug dans l’eau et se contentent parfois de l’aspect du leurre pour venir gober ce dernier en surface. Si ces secondes d’attentes sont infructueuses, on peut ramener doucement en linéaire. Bien que cela puisse déclencher des touches, elles restent assez rares, ramener le leurre ainsi n’a pas beaucoup d’intérêt car le leurre ne s’anime que légèrement et les filaments en silicone se plaquent le long du corps. Avec du courant, faire du stop and go (une animation en lancer ramener avec des pauses régulières) peut s’avérer très fructueux. Dans les zones de pêche que je fréquente, les chevesnes sont particulièrement réceptifs quand, à la fin de la pause, j’effectue une tirée sèche faisant plonger légèrement le leurre sous la surface de l’eau. Dans les canaux, où le courant est très léger, j’opte pour une animation très lente, canne haute avec le fil détendu tout en effectuant de légers coups de scion et en moulinant très lentement. Grâce à cette animation, les pattes en silicone vont créer de nombreuses vibrations sur la pellicule d’eau, ce qui peut être très attractif pour nos compagnons de jeu.
Les chevesnes viennent facilement en surface pour tenter de gober le leurre mais ils échouent fréquemment et contrairement à d’autres de mes leurres imitant des insectes, le Notobug peine à attirer de gros sujets (mais eux ratent rarement leurs gobages) ! J’ai, au milieu de ces points positifs, trouvé un point négatif malheureusement. Si l’on ramène le leurre un peu trop vite, les pattes en silicones vont adhérer au corps du leurre nécessitant de les remettre en place pour profiter de nouveau de leur action. En ce qui concerne la nage du leurre, c’est vraiment au pêcheur de la créer et de l’adapter aux poissons visés car les black bass et les truites sont aussi susceptibles de se laisser séduire par le Notobug. Bien que cela permette une grande polyvalence, il s’agit d’un leurre pas nécessairement simple à utiliser pour un débutant, d’autant plus que l’animation est généralement lente donc parfois ennuyante si les touches se font rares.
Le Notobug offre une grande diversité d’animations, permettant à chaque pêcheur de trouver la sienne. L’aérodynamisme des matériaux permet de le lancer loin, sans s’emmêler et surtout avec précision. Ces deux paramètres combinés justifient sa forte attractivité sur les chevesnes. Ce leurre n’est pas forcément adapté aux débutants impatients mais il peut réserver de bonnes surprises aux pêcheurs faisant preuve de persévérance.
Rapport Performances / Prix
Le Notobug est commercialisé à un prix allant de 11 à 13€90 selon le coloris. Ce prix se situe dans la tranche moyenne pour des leurres durs imitant des insectes. A ce prix là, je ne m’attendais pas à ce réalisme atypique, à cette solidité et à cet aérodynamisme. Je voulais avoir un leurre efficace et bien armé et je n’ai été qu’à moitié servi. Malheureusement, le leurre nécessite un changement d’armement ce qui explique pourquoi j’ai décidé de ne pas accorder la note maximale pour le rapport performances/prix du Notobug. Mais mis à part ce point , j’aurais été prêt à dépenser un peu plus pour m’offrir ce leurre…
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points forts
- Aérodynamisme
- Aspect réaliste et atypique
- Solidité des matériaux
- Prix
points faibles
- Manque de coloris fantaisistes
- Armement trop gros
- Adhésion des pattes au corps
Conclusion
Le Notobug 30F de chez Sakura est un leurre flottant, de 3 centimètres pour 3,5 grammes, imitant un insecte tel qu’une cigale. Avec sa forme atypique mais aux allures naturelles et ses coloris très réalistes, le Notobug 30F est esthétiquement très bien fini. Tout cela entraîne une forte attirance des poissons notamment les chevesnes mais aussi les black bass et les truites. Les six groupes de fils en silicone imitant les pattes permettent d’animer cette imitation d’insecte de plusieurs manières. Cependant une pêche lente est souvent propice, or cette pêche n’est pas forcément appréciée de tous.Le succès du leurre est aussi dû à son très bon aérodynamisme qui offre une grande précision et une longue propulsion lors des lancers tout en évitant les emmêlements. Néanmoins des défauts se font ressentir, l’armement choisi par Sakura est trop gros et est à l’origine de nombreux refus, les pattes en silicone se collent sur le corps du Notobug 30F si on le ramène trop rapidementet il y a un manque de coloris fantaisistes. Malgré ces quelques défauts le prix du leurre est très correct au regard de ses performances.