Présentation
Testeur :
Jérémy C – Non Sponsorisé
Usage du Test :
Pêche de la truite en rivière et en lac
Données constructeur :
3.5cm – 2.5g – Coulant – Bruiteur
Certaines marques sont méconnues du grand public dans l’hexagone. C’est le cas de Hart qui possède et développe une large gamme de matériel de pêche en tout genre. Pour ce test, je me suis intéressé à un tout petit leurre destiné «sur le papier» à traquer Dame truite dans tous les milieux aquatiques. Il s’agit du Nanofish que j’ai utilisé muni d’un ensemble spinning ultra-léger et d’une fine tresse en PE 0,6 terminé d’un fluorocarbone très fin. Je vais donc vous dévoiler mon ressenti concernant le Nanofish de chez Hart.
Construction
Concernant la forme du leurre, celle-ci est tout à fait banal et pourrait s’apparenter à certains leurres de la marque Caperlan puisqu’il s’agit d’une forme plutôt bombée sur l’avant qui s’affine de façon conique vers l’arrière du leurre. L’ensemble du corps est constitué de plastique et est façonné de manière à imiter de petites écailles avec une ligne latérale bien marquée.La forte bavette qui équipe ce leurre est massive à sa base mais cette dernière s’affine très rapidement donnant ainsi un sentiment visuel de fragilité accrue. Les yeux ronds, petits et assez classiques signés du logo de la marque sont quant à eux plutôt bien collés et renforcent le mimétisme du leurre qui jusque là était plus qu’approximatif.
Les sept coloris proposés sont malheureusement tout aussi simplistes que le reste du leurre. Sincèrement, ces coloris n’inspirent pas confiance pour la suite. Le gros problème réside dans la peinture qui est très peu vernie pâtissant donc d’une fragilité déplorable. Un simple fortement d’ongle suffit en effet à retirer ce revêtement très sommaire, alors imaginez l’état dans lequel pourrait ressortir le Nanofish d’une mâchoire d’un carnassier aux dents acérées !
Le leurre est équipé en son intérieur d’une bille en tungstène servant de transfert de masse afin d’augmenter les distances et la précision des lancers. En effet, lors des lancers, cette masse se déplace de la tête à la queue permettant un aérodynamisme plus important. Le deuxième rôle de cette bille est de créer une sonorité spécifique une fois le Nanofish en action mais personnellement je trouve que la sonorité émise par le leurre en action de pêche n’est pas très bonne et ressemble plutôt à un bruit de maracas. Concernant l’armement du leurre, il est équipé de deux hameçons triples Black Nickel Extra-Strong de bonne qualité mais totalement surdimensionnés, je reviendrai sur ce point dans la partie performances. Les anneaux brisés sont quant à eux cohérents avec la petite taille du leurre et de bonne qualité également.
Le Nanofish 35 de chez Hart n’est clairement pas abouti du point de vue de sa construction. Dès la première prise en main, un sentiment de mauvaise qualité et de finitions peu soignées se font sentir.
Performances
Les distances et la précision des lancers sont satisfaisantes avec ce petit leurre, sa forme conique et le transfert de masse permettent de le propulser jusqu’à l’endroit souhaité sans efforts.Le Nanofish de chez Hart est un leurre coulant. Il a tendance a couler par l’arrière lors du premier atterrissage dans l’eau puis de façon horizontale lors des pauses durant la récupération. La bille en tungstène n’est pas étrangère à ce phénomène puisqu’elle vient se loger dans la partie arrière du leurre lors de sa propulsion pour ensuite reprendre sa place au centre dès la première traction. Par curiosité, j’ai décidé de mettre à l’eau le leurre en ayant préalablement démonté les deux hameçons et j’ai constaté que le leurre non armé est flottant. Je peux donc vous affirmer que seul le poids des hameçons rend le Nanofish coulant.
L’un des défauts récurrent de ce leurre demeure avec les hameçons qui sont beaucoup trop gros et qui de ce fait s’emmêlent régulièrement, ce qui devient très vite un calvaire au bord de l’eau…On peut dire que plus de la moitié des lancers sont non-pêchant à cause de ces hameçons surdimensionnés. De plus deux des trois leurres que j’ai testé ne nageaient pas droit voire même partaient en vrille lors de la récupération. J’ai donc cherché une solution pour y remédier et j’ai trouvé. En fait, un réglage du point d’accroche était nécessaire, il suffit de se munir d’une petite pince et de tordre subtilement l’anneau d’attache du leurre ( attention je ne parle pas de l’anneau brisé ) puis de tester au fur et à mesure jusqu’à ce que le leurre nage droit. Bon… une fois le leurre réglé et que les hameçons ne se sont pas emmêlés le Nanofish plonge rapidement jusqu’à 70/80 cm de profondeur et se met à frétiller de manière serrée et plutôt incitative.
Inutile de lui infliger de quelconques animations au risque de le voir décrocher instantanément, seule une simple récupération linéaire et régulière est acceptée par ce leurre. Je trouve qu’il est vraiment dommage de ne pouvoir pêcher que de cette manière avec le Nanofish. Je le déconseille également dans les courants forts puisqu’il a la fâcheuse tendance à décrocher à la surface également. Cependant, il supporte très aisément les courants modérés, les courants faibles voir les eaux closes.Concernant son attractivité, là encore ce n’est pas glorieux malheureusement. Mis à part quelques suivis timides, les poissons ont boudé le Nanofish 35 avec un snobisme déconcertant et irritant pour moi et ce malgré le nombre important d’heures de pêche avec ce dernier.
Des performances à la « hauteur » de sa conception…
Les capacités du Nanofish 35 sont très limitées et que dire de la récurrence des emmêlements entre les triples et le fil qui sont un véritable handicap en action de pêche.
Rapport Performances / Prix
Commercialisé aux alentours de 8 euros, il est dans la moyenne basse des prix pour un poisson-nageur. En effet, pour l’acquisition d’un leurre de ce type il est très rare de s’acquitter d’une somme aussi basse. En revanche, à quoi pourrait bien servir un produit peu cher s’il ne fonctionne pas très bien ? Il me paraît donc bien assez onéreux par rapport aux performances très limitées qu’il offre sur le terrain. C’est un leurre que je ne recommande pas forcément même si son prix est attractif car il possède de trop nombreux défauts au niveau de sa construction et de ses performances. Une reprise du cahier des charges au niveau des matériaux utilisés pour la fabrication du Nanofish 35 serait donc à envisager par le constructeur.
points forts
- Transfert de masse
points faibles
- Conception sommaire
- Peinture fragile
- Hameçons surdimensionnés
- Peu attractif
- Manque de polyvalence
- S'emmêle fréquemment
Conclusion
Le Nanofish 35 de chez Hart est un petit poisson-nageur à l’allure sommaire et à la peinture extrêmement fragile qui ne tarde pas à s’effriter. Les deux hameçons triples équipant ce leurre d’origine sont de bonne qualité mais d’une taille beaucoup trop imposante ce qui est totalement incohérent sur un si petit leurre. Les performances du Nanofish 35 sont de ce fait très limitées, il y a seulement sur quelques zones où le courant n’est pas trop rapide et où la profondeur avoisine le mètre que le leurre pêche véritablement. Le problème récurrent des hameçons qui s’emmêlent dans le fil devient vite un calvaire pour le pêcheur au bord de l’eau et le mauvais réglage du point d’accroche du Nanofish 35 oblige à prendre du temps au bord de l’eau pour le tordre à l’aide d’une pince afin de trouver l’orientation adéquate dans le seul but de le faire nager correctement. Le seul point positif que je lui ai trouvé est d’avoir un transfert de masse permis par une bille de tungstène à l’intérieur du corps ce qui permet de lancer précisément le Nanofish 35 à des distances plus importantes que la moyenne.