Présentation
Testeur :
Nicolas J – Non Sponsorisé
Usage du Test :
Pêche en rockfishing en Atlantique
Données constructeur :
5cm/6,6cm – 2,5gr/5gr – Flottant – Silencieux
Une des marques les plus connues du grand groupes danois Svendsen Sport, Savage Gear sait faire parler d’elle en proposant chaque année de nouveaux produits, qui d’ailleurs sont régulièrement primés pour leurs innovations. Cherchant à découvrir de nouveaux petits leurres souples pour le rockfishing c’est vers eux que je me suis tourné. Le test penchera donc sur le leurre 3D Manic Shrimp de chez Savage Gear créé à l’effigie d’une crevette tout indiqué pour ce type de pêche.
Construction
Le 3D Manic Shrimp est un leurre imitant un crustacé et plus particulièrement une crevette très réaliste. Savage Gear appelle cela la « 3D scan details », qui a pour but de reproduire les formes les plus proches possibles de la réalité. Le leurre est détaillé de la tête à la queue pour donner ce réalisme à travers les antennes, les pattes et le corps de la crevette. Pour décrire chaque partie, on retrouve en premier la queue arrondie et renforcée pour le passage de l’hameçon, puis un corps conique et segmenté composé de 14 pattes exactement pour le modèle de 5cm ainsi qu’une tête réaliste avec deux antennes.
Cette crevette est déclinée en 6 coloris différents, ils sont à mon goût pertinents, car ils correspondent pour chacun d’eux à un type de pêche. Quant au plastique utilisé, on ressent un bon compromis entre souplesse et solidité qui a une très grande importance face aux poissons recherchés en rockfishing qui sont souvent agressifs envers les leurres. Commercialisé par blister de 6 pour la taille 5 et 6,6cm, cela me paraît suffisant pour ne pas en manquer lors d’une voire plusieurs sessions selon l’humeur des poissons.
Deux points importants subsistent : l’attractant et l’ajout de sel. Pour moi l’attractant « shrimp » (“crevette” en anglais) est très peu présent et devient même inexistant après un passage dans l’eau alors que le sel lui a une réelle importance, car le poisson aura tendance à garder le leurre plus longtemps en bouche et c’est un point positif quand on sait qu’en rockfishing certaines touches peuvent être très discrètes et que le ferrage se fait souvent quelque seconde après. De plus, le sel alourdi aussi quelque peu le souple ce qui permet de gagner en distance de lancer.
Performances
Rockfishing signifie littéralement pêche dans les rochers. Une pêche de bord de mer qui se pratique principalement dans les enrochements, mais également dans les ports ou les digues. Ce leurre, je le monte généralement de deux manières : soit avec une tête plombée de manière classique piquée par l’avant ou l’arrière mais également en montage « carolina »; c’est-à-dire un hameçon texan et un plomb balle coulissant sur le bas de ligne. Les avantages de ce dernier sont la liberté de mouvement et la possibilité d’être en permanence au contact du fond. Avec montage texan « anti-herbe » c’est idéal dans des spots rocheux où les algues sont omniprésentes.
Passons maintenant au matériel nécessaire pour ce type de pêche bien particulier : personnellement j’utilise une canne de 180 cm en 1-7gr à action de pointe avec si possible un scion plein et un moulinet taille 1000 ou 2000. Pour ce qui est du fil, une tresse fine en 8 brins associée à un bas de ligne en fluorocarbone de 4 mètres en 22/100 maximum sera adapté.
Pour avoir testé le 3D Manic Shrimp de nombreuses fois dans 3 configurations différentes, il s’est avéré être efficace seulement dans 2 situations. La première est l’une des plus connues car c’est un des fondements du rockfishing, il s’agit de la pêche de trous d’eau à marée basse en visant les poissons de roche situés sous les rocher (gobie, blennie, vieille, rascasse et autres). Elle se pratique entre 10cm et 1 mètre d’eau et se fait principalement à vue. Le deuxième cas où ce leurre s’est avéré être pertinent est lors de pêche de « bordure », que ce soit à marée haute ou basse entre 1 à 4 mètres d’eau environ. Le principe est de gratter le fond avec différents montages comme le « carolina » cité précédemment mais aussi en drop-shot (montage en potence) lorsque le fond est très accidenté.
La touche survient la plupart du temps lorsque que vous insistez sur le même poste. Les poissons sont vite agacés par le bruit de la tête plombée raclant contre le rocher ce qui provoque la plupart du temps de la curiosité mais surtout un comportement agressif envers le leurre. Les poissons de roche attaquent essentiellement pour protéger leur territoire et non pas pour s’alimenter.
Rapport Performances / Prix
Le 3D Manic Shrimp de chez Savage gear est vendu au prix de 8 euros les 6 leurres, ce qui est tout de même un peu cher, même pour un leurre au réalisme approchant la réalité. Malgré un attractant inefficace et inexistant, Savage Gear a tout de même ajouté du sel dans le leurre qui lui confère une meilleure densité et qui permettra aux poissons de le garder en bouche plus longtemps. La matière souple du leurre est suffisamment résistante comparée à certains autres souples typés « rockfishing ». Le leurre est polyvalent dans son utilisation comme dans les espèces recherchées. Point intéressant, Savage Gear a mis à l’arrière du sachet tous les principaux montages adaptés ou non pour ce leurre.
points forts
- Matière souple déjà salée
- Résistance
- Facilité d'utilisation
- Réalisme
points faibles
- Attractant superficiel
- Leurre un peu rigide
Conclusion
Le 3D Manic Shrimp est très réaliste pour la pêche en rockfishing. Sa technologie «3D Scan Details» et sa solidité font de lui un leurre de bonne facture. Les coloris disponibles sont idéaux pour s’adapter aux différents types de situations que l’on rencontre en bord de mer. La forme de son corps le rend adéquat à tout type de montage pour la pêche en rockfishing (tête plombée classique, carolina, texan et même drop-shot). Néanmoins, le point négatif est la faiblesse de son attractant quasiment inexistant alors qu’il s’agit souvent d’ un plus sur les poissons méfiants ou éduqués.