Introduction
Des zébrures bien marquées, une dorsale épineuse proéminente et des nageoires orangées, la perche est souvent le premier poisson que l’on apprend à reconnaître. Et pour cause, c’est aussi le carnassier le plus facile à trouver. De ce fait, le marché a développé une offre très importante de cannes destinées à ses traques. Pas toujours évident de savoir laquelle choisir. Voyons ensemble les grandes caractéristiques à prendre en compte afin de nous permettre de trouver le modèle qui conviendra à vos pêches.
Les caractéristiques :
Les constructeurs nous donnent des chiffres mesurés ou évalués pour nous orienter vers la bonne canne. Le premier est le type de canne : casting ou spinning à choisir d’abord en fonction de la technique, du pêcheur puis des leurres utilisés. Le second est la puissance de la canne qui correspond à l’estimation de la fourchette de poids lançables. Le troisième est la longueur qui détermine sa taille du talon à l’anneau de tête. Le quatrième est l’action du blank qui caractérise la progressivité de la courbure de ce dernier. Enfin, d’autres détails nous sont donnés avec plus ou moins d’importance selon les cas. À nous de nous pencher sur ces données afin de déterminer lesquelles conviennent le mieux en action de pêche.
Casting ou Spinning :
La perche se pêche la plupart du temps avec de petits leurres. Cela rend délicat l’usage du casting car plus le leurre est léger plus il est technique d’entraîner la bobine à un vitesse suffisante pour lancer. On s’approche alors du bait finesse. Technique qui consiste à pêcher en casting léger voire ultra léger qui fait des adeptes, de par le plaisir qu’elle procure dans la recherche de technicité. Il est également possible de rechercher spécifiquement les grosses perches avec de gros leurres. Là aussi le casting est envisageable, en particulier depuis une embarcation. Mais dans la majorité des cas, les distances offertes par le spinning seront préférées à la précision du casting.
La puissance :
Exprimée en valeur mini/maxi et en grammes voire en puissance (UL, L, ML, M, MH, H, XH, XXH, etc…), elle nous annonce la plage d’utilisation de la canne en action de lancer. Le poids des leurres destinés à la perche est souvent compris entre 2 et 10 gr, on approche plus rarement les 20 gr. On s’oriente donc vers des puissances légères de 0,5 – 7 gr (UL) à 5 – 21 gr (M). Dans le cas de la recherche des grosses perches et des pêches en jigging (pêches à dandiner), on peut monter jusqu’à 7 – 30 gr (MH).
La Longueur :
La Longueur est donnée en centimètres, en mètres et/ou en pieds. Elle détermine tout d’abord l’action de levier disponible lors du lancer puis l’angle d’animation : une canne longue permet d’allonger les lancers, tandis qu’une canne courte facilite les animations des leurres à la canne. Pour la perche la longueur est appréciée pour l’animation des leurres souples (2,20 à 2,40 m environ) tandis que l’on préfère les cannes courtes (1,80 à 2 m) pour les leurres durs comme le jerk minnow ou le crank. Dans cette longueur, la position du moulinet va déterminer une seconde donnée intéressante, mais souvent délaissée par les constructeurs : la longueur de la poignée parfois indiquée comme « poignée courte » par exemple. Cette longueur de poignée nous donne le bras de levier pour mettre le blank en tension lors du lancer, mais peut devenir gênante pour les pêches en float-tube ou en kayak par exemple. Elle doit être en adéquation avec le point d’équilibre de la canne une fois équipée de son moulinet pour un meilleur confort et une meilleure sensibilité.
L’action :
L’action indique la manière dont le blank se déforme sous une tension perpendiculaire. Une canne dont le scion travaille avant le corps est dite fast ou action de pointe, une canne qui travaille de manière régulière sur l’ensemble du blank est dite slow ou parabolique entre les deux, on parle d’action moderate ou regular. Les actions slows ou paraboliques, sont intéressantes car elles font travailler le blank entier lors du lancer tandis que les actions fasts favorisent la transmission des vibrations jusqu’à la poignée et donc la sensibilité. Cette action doit se conjuguer avec les types de leurre et de fil utilisés afin d’optimiser l’action de ferrage et limiter les décrochés lors des combats. Les action slow et moderate sont indiquées dans l’usage de la tresse alors que les monofilaments méritent une action plus rapide. De même, les leurres qui tirent à la récupération comme les cranks et cuillères tournantes seront plus agréables à utiliser sur un blank slow/moderate alors qu’un blank fast sera plus précis dans le maniement des leurres à animer à la canne. Pour la perche on retiendra dans la plupart des cas une action moderate/fast pour les pêches aux leurres souples et poissons-nageurs.
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Autres:
En fonction de notre usage, on peut prendre en compte le poids de la canne, son nombre d’éléments (monobrin, 2 brins ou 1+1 poignée déboitable) ou bien la taille et la répartition des anneaux… Ces données complémentaires dépendent notamment du budget disponible et de la logistique et viendront finaliser nos choix. Selon la technique choisie certains de ces paramètres secondaires devront être pris en compte, nous étudierons ces derniers dans les articles dédiés aux techniques.
Les paramètres extérieurs :
Une fois étudiées les particularités des cannes, il faut analyser le contexte dans lequel la canne sera utilisée. L’éventail des leurres envisagés, les techniques visées, les poissons recherchés ainsi que le type d’approche seront à prendre en compte afin de choisir son matériel au mieux.
Les leurres :
Tout d’abord, le poids des leurres à utiliser sera supporté par la canne lors des lancers, il faut donc partir sur une puissance adéquate. Pour cela, il est recommandé que la puissance maxi soit légèrement supérieure aux plus gros leurres souhaités afin de couvrir l’éventualité de l’usage de leurres plus lourds par la suite. S’il n’y a pas de règles pour les minimas, il faut se rappeler que le confort se situe généralement au milieu de la plage d’action annoncée et donc plus on se rapproche du poids minimum, moins l’usage sera confortable.
La technique choisie :
Les modèles de cannes sont plus ou moins dédiés à certaines techniques. Selon que vous préférez les leurres souples aux leurres durs, les pêches en jigging ou bien les pêches en surface, votre choix devra prendre en compte les spécificités des techniques que vous pratiquerez en priorité. On distingue principalement les pêches aux leurres souples (sur tête plombée, drop shot, texan, etc.) des pêches aux leurres durs (jerk minnows, stickbaits, etc.) et en jigging (jigging rap, cuillères jigs, lames, etc.). Pour les leurres souples, les cannes longues à action moderate/fast ou moderate sont à privilégier. Pour les leurres durs et leurres à dandiner, les cannes courtes à action fast sont appréciables.
Le matériel :
Lorsque le matériel annexe comme le moulinet est déjà prévu, il est judicieux de bien harmoniser le choix de la canne pour constituer un ensemble cohérent et bien équilibré. De même si le fil est déjà prévu, l’action de la canne doit anticiper de répondre à l’élasticité de celui-ci et les anneaux devront supporter l’abrasion de ce dernier, etc.
Le pêcheur :
Enfin nos préférences personnelles de pêcheur en fonction de nos expériences, notre sensibilité et bien entendu, notre budget vont permettre de déterminer l’ensemble qui nous correspond. Vous pourrez choisir une canne spécifique pour un type de pêche ou préférer la polyvalence afin de goûter au maximum de techniques possibles.
Conclusion :
Une fois décidé le panel de techniques envisagées, vous pourrez vous orienter vers le modèle qui vous conviendra le mieux. Taille, puissance, action, toutes ces données n’ont plus de secret pour vous et vous saurez mieux décrypter les fiches techniques données par les distributeurs.
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