Nous voilà dans cette seconde partie du dossier, que nous avons mené en collaboration avec Caperlan. Et si vous n’avez pas encore lu la première partie : C’est ICI.
Ce second volet est consacré à la journée de test : regardons cela plus en détail
Et si vous préférez regarder la journée en format vidéo : ENJOY !
Le contexte :
Lors de nos phases de préparation, le premier point soulevé était de définir le lieu de test.
L’objectif étant de mesurer précisément une distance de lancer entre le point de départ (la zone de lancer du testeur) et le point de chute du plomb, nous avons très vite exclu le fait de lancer dans l’eau. En effet, il aurait été impossible de mesurer la bonne distance et de trouver l’impact exact. Il nous fallait également un lieu proche du centre de conception de Caperlan, permettant un repli rapide en cas d’orage ou d’aller chercher du matériel en cas d’oubli. Très vite, l’opportunité d’effectuer les tests dans le champ, situé juste derrière les locaux de Caperlan, nous est parue évidente. Et on remercie encore l’agriculteur de nous avoir prêté le champ. Une fois cette problématique résolue, nous nous sommes concentrés sur 2 points déterminants pour la réussite de ce test.
Le temps et les mesures
Comment optimiser le temps tout en effectuant les mesures les plus justes possibles ? En effet, il n’était pas envisageable de mesurer les distances avec l’aide du clip disponible sur les moulinets pour les raisons suivantes :
- Le clip prend en compte la bannière (on peut donc sortir 150 m de fils pour une distance réelle de 120 m en cas de lancer en cloche)
- Il faudrait mesurer la ligne sortie entre 2 piquets à chaque lancer… Bonjour la perte de temps
Nous avons donc choisi l’option télémètre qui permet une mesure rapide et fiable entre 2 points.
Enfin, comment optimiser le temps ? Rappelez-vous : 11 configurations x 5 lanceurs x 5 lancers / lanceurs = 275 lancers maximums.
Si on considère qu’un lancer, entre le moment où il est effectué par un lanceur et le retour du plomb, prend 1 min 30 (prévision très très optimiste, vous comprendrez pourquoi plus tard), on part donc sur une durée effective de test de 412 min soit 7 h… Il faut donc optimiser au maximum, car chaque seconde de gagnée est importante.
Nous avons donc choisi d’installer des piquets, reliés entre eux par une corde, créant ainsi une aire d’impact, sensiblement identique aux aires que l’on peut retrouver lors des épreuves de Javelot ou de lancer de Disque en athlétisme.
Cette option permettait de retrouver rapidement le plomb et ainsi son impact. Il ne restait qu’à suivre le fil déposé sur la corde. Fred, notre testeur carnassier qui m’a accompagné pour cette étude, n’avait plus qu’à utiliser le télémètre sur le lieu précis de l’impact pour annoncer par Talkie-Walkie la distance mesurée.
Problématiques :
Un protocole de test comme celui-là, avec cette logistique et avec autant de facteurs ne peut pas se dérouler sans quelques contraintes. Heureusement nous avons pu facilement les surmonter. La première contrainte était donc le temps entre chaque lancer. Comment l’optimiser sachant qu’une journée n’est pas extensible ? Pour limiter le risque que le plomb vienne se tanker dans un herbier, nous avions décidé d’enlever le plomb à chaque impact pour ramener une bannière vide. Spoiler Alert : ça n’a pas fonctionné. Très vite (au bout de 2 lancers), nous nous sommes rendu compte que l’absence de poids en bout de ligne, provoquait un mauvais enroulement du fil sur la bobine et créait un risque de perruque. Par chance, une fine bande de terre était présente juste à côté de notre aire de lancer permettant ainsi au plomb de glisser naturellement dessus, de l’impact jusqu’au lanceur.
Deuxième problématique : la météo. Nous sommes du côté de Bordeaux, connue pour son climat océanique. Là-bas, tout peut changer en quelques minutes. Nous avons un temps lourd et le risque d’orages est présent. D’ailleurs, nous avons aperçu des orages tout autour de nous dans l’après-midi, sans qu’aucun ne vienne jusqu’à nous. En revanche, nous avons subi de violentes bourrasques de vent et nous savons tous que celui-ci peut avoir un impact (positif comme négatif) sur un lancer. Nous avons donc pris la décision d’arrêter momentanément le protocole lorsque les bourrasques étaient présentes. Ce qui nous a valus environ 50 min d’arrêt sur la journée : un moindre mal
Le test :
Vient alors le moment tant attendu, celui du test. Le message transmis était clair : on ne cherche pas à battre son record et on ne cherche pas à être meilleur que le collègue. On recherche la répétabilité. Une journée en plein soleil, c’est long et ça use les organismes. Une journée en plein soleil en effectuant en plus 55 lancers a un vrai impact sur le corps. Aussi, si l’on souhaite pouvoir extraire des données, il faut que la base de lancer soit la même pour le testeur. Pour rappel, il y a 5 lancers par testeur et par configuration. Nous avons décidé d’exclure parmi les 5 lancers la valeur la plus haute et la valeur la plus basse pour effectuer la moyenne des 3. Si lors de ses 3 premiers lancers, le testeur se trouve dans la même tranche, alors il est exempt des 2 autres (qui seront alors devenus inutiles, car ils ne changeront pas la moyenne).
Nous avons commencé par la configuration suivante :
- Canne Xtrem 900 Power 13’ 3,75lbs
- Moulinet Stratagem 10 000
- Nylon CRP 900 0,28mm
- Tête de ligne Nylon Conique 0,25-0,57mm
- Plombs distance 100 gr
- Pas de montage
Puis lorsque ce fut le tour de la deuxième configuration, nous avons modifié un paramètre :
- Remplacement de la tête de ligne nylon conique, par une tête de ligne en tresse 0,30mm
Et la journée s’est déroulée en enchaînant les lancers et les 11 configurations
Réactions des testeurs / lanceurs
Tout au long de cette journée de test, nous avons recueilli les réactions des lanceurs pour obtenir leurs ressentis. Et certains étaient à l’inverse des données mesurées.
- ‘“Je me sens mieux avec le plomb de 150g qu’avec le 100g, je pense avoir lancé plus loin”(NON)
- “Avec cette bobine à moitié vide, je vais lancer au moins deux fois moins loin” (NON)
- “J’ai un meilleur ressenti avec la tête de ligne nylon conique que celle en tresse” (oui, mais tu vas moins loin….)
Comme quoi, les ressentis ne sont pas toujours raccord avec la réalité 😉
Et la suite ?
Malheureusement, nous n’avons pas pu terminer la phase de test sur une seule journée. Pas grave, nous avons repris tôt le lendemain matin pour finaliser cette étude. Par chance, pas de blessure à signaler, pas de casse de canne, pas de plomb atterri sur la tête de Fred. Malgré tout, quelques montages se sont fait satelliser au lancer, MAIS aucun plomb n’a été perdu dans le champ grâce à la détermination de Fred qui n’a rien lâché tant qu’il ne l’avait pas retrouvé.
Retrouvez dès dimanche prochain, la fin de cette étude avec l’analyse complète des résultats, la meilleure des 11 configurations retenues, celle qui fait perdre le plus de distance, l’impact des formes et poids de plombs, etc.
D’ici là, dites-nous en commentaires votre configuration idéale et si vous souhaitez qu’on remette ça en poussant le concept encore plus loin !