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INTERVIEW de Julien, Ingénieur Leurres chez Caperlan

Carnassiers
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L'équipe Fish and Test

Lors de notre visite chez Caperlan, à Cestas en Gironde (33), nous avons rencontré différentes personnes qui conçoivent les produits de la marque pêche de Décathlon. Julien à la double casquette d’ingénieur cannes et leurres,dans la branche carnassiers de la marque Caperlan.

Découvrez son interview ci-dessous, également disponible en vidéo sur Youtube

L’interview

Fred : Salut Julien, est-ce que tu peux te présenter à nos lecteurs ?

Julien : J’ai 28 ans, je suis ingénieur produit chez Décathlon, spécifiquement dans la pêche aux leurres des carnassiers en eau douce et ça fait 4 ans et demi maintenant que je fais ce chouette métier.

A quoi correspond ton métier d’ingénieur leurres ?

L’ingénieur produit va prendre les données d’usage du chef de produit. Par exemple, je veux
un leurre de telle taille, de telle action et on va les transmettre en données techniques : dureté de matière par exemple sur le leurre, taille de la bavette sur un poisson nageur… Bref des choses un peu techniques et on va développer ces produits, avec une équipe de designers et des fournisseurs. Et on développe ces produits là, autour de 4 grandes données : coût, qualité, délai et environnement pour faire en sorte que le produit arrive à l’heure en magasin. Qu’il soit qualitatif, qu’il n’y ait pas de problème qualité sur un leurre. Je ne sais pas ce qui peut arriver comme problème qualité, une peinture qui s’enlèverait super facilement par exemple.

Est-ce que tu pourrais nous présenter les grandes familles de leurres ?

Il y a trois grandes familles de leurres : les leurres souples, les poissons nageurs (leurres durs) et les leurres en métal. Les castings jigs, les spinners et les chatterbaits on les mets dans la catégorie métal, parce que les process principaux pour les faire, ça reste des processus liés au métal.

On va parler maintenant coloris. Parce que c’est la première chose qu’on va percevoir dans un leurre. Le coloris va d’abord attraper le pêcheur avant de pouvoir prendre du poisson. Comment travaillez-vous vos gammes de couleurs ?

Les couleurs sont réalisées ensemble, ici, avec l’équipe. Le chef de produit, moi, le designer, le directeur commercial, on est déjà ces quatre-là  qui dégrossissent globalement le travail de couleurs. Ensuite ,on va croiser nos données avec les ambassadeurs, et également avec des données externes. Il y a des couleurs qui se vendent mieux que d’autres, qui marchent mieux que d’autres. On pêche aussi, donc on essaie de faire un mix de tout ça, et de faire en sorte que les couleurs disponibles se vendent et soient prenantes pour les poissons

Un compromis entre l’efficacité halieutique et commerciale ?

Oui c’est ça, le but n’est pas d’avoir une couleur qui se vend bien, mais qui ne prend rien

Et dans ce travail-là, est-ce que vous avez pris en compte la pénétration du spectre lumineux dans l’eau ? Et la perception des poissons de ce spectre ?

On sait que les poissons ne voient pas pareil que nous déjà, donc on sait que le spectre lumineux qui va arriver à 10 mètres de profondeur, les poissons ne vont pas le percevoir comme nous.

Plus de récepteurs en forme de bâtonnet que de cône si je ne me trompe pas ?

Ça je ne sais pas, mais toujours est-il que les poissons voient principalement les contrastes de couleurs donc entre du foncé et du clair on vient surtout travailler les couleurs autour de ces notions de contraste. C’est la principale donnée qu’on essaie de mettre dans nos leurres. Ça permet d’avoir des leurres qui sont prenants malgré tout, parce que ça reste une base à la pêche: avoir un contraste entre le dos et le ventre, ça reste un basique.

Et donc après le coloris, c’est la sonorité. Un leurre, ça s’entend ou pas. Qu’est-ce qu’on peut trouver comme sonorité sur un leurre ?
 

J’imagine que tu parles des poissons nageurs. Concernant les sonorités tout est possible et imaginable. Nous on a tendance à mettre des sonorités un peu plus aigües sur les leurres qui s’adressent aux petits poissons type perches. Pour les truites, on a tendance à faire des leurres silencieux qui n’ont pas de billes.

Après, pour ce qui est des leurres d’une dizaine de centimètres et pour ce qui est des leurres brochets, on essaie d’avoir des des sonorités un peu plus graves, parce que les basses, même si ça a tendance à dépendre de l’environnement un petit peu, se transmettent plus facilement plus loin dans l’eau, donc on essaie de faire ça. Après, tout est possible. On peut mettre des billes en verre dans les matériaux et on peut jouer sur la taille du poids du matériau. On peut mettre des billes en verre comme je disais, mais aussi en tungstène, en plombs…On peut vraiment jouer là-dessus. Mais ça peut nous causer quelques problèmes dans les développements de produits parce que quand on remplace des billes en verre par des billes en tungstène, par exemple, ce n’est plus le même poids du tout et l’équilibrage change et dans ce cas il faut tout retravailler.

Et sur les leurres souples qu’est ce que tu penses des attractants ?

Les attractants, c’est un outil de plus dans la corde des pêcheurs pour pouvoir prendre plus de poissons.
Personnellement, j’en utilise très peu dans la pêche du brochet. Les attaques sont rapides, les poissons sortent des herbiers comme des balles pour aller chercher les leurres, donc j’ai tendance à en utiliser très peu. Par contre, pour ce qui est des pêches de percidés de type perches et sandres, notamment quand ils sont un petit peu tatillons, quand les touches sont un peu fines quand on voit qu’il faut améliorer la qualité des touches, j’ai tendance à en utiliser. On essaie de développer des leurres qui retiennent mieux les attractants types GEL qui puissent rester plus longtemps sur le leurre pour être efficace plus longtemps. Mais c’est un chouette outil de plus, je pense, pour la qualité des touches. Mais parfois, ça change tout et parfois ça ne change rien. Bref c’est un outil de plus.

Un petit truc, moi sur la truite aussi j’en utilise souvent sur les leurres souples 

Malgré le courant, ça te permet d’avoir des touches plus qualitatives ?

Plus qualitatives, oui. Des touches plus franches, plus arrêtées et plus régulières aussi. 

D’accord, sur des poissons qui suivent et qui hésitent à prendre donc sur le même principe ?

C’est ça! On va reparler des poissons nageurs du coup. Il doivent bien nager ! Comment on contrôle cette nage ?

Tu as plusieurs données pour le contrôle de la nage. L’équilibrage c’est le plus important sur un poisson nageur. La disposition du poids à l’intérieur des coques. Le poisson nageur, c’est deux coques qui sont soudées l’une à l’autre et la disposition des poids à l’intérieur c’est le grand truc pour pouvoir faire nager un poisson nageur. Parfois quand tu as 0,1 g ou 0,2 g de trop sur une bille, ton amplitude, par exemple sur un crankbait, ne sera plus du tout pareil. Donc l’équilibrage c’est la première chose. Et puis après, s’il y a une bavette sur le leurre, c’est la deuxième. La largeur, la longueur, l’épaisseur aussi viennent changer l’incidence qu’elle peut avoir sur l’angle. Le point d’attache du leurre, c’est super important aussi sur un crankbait. S’il est plus ou moins éloigné du corps du leurre, il va nager plus ou moins profondément. Il y a plein de façons de contrôler la nage d’un leurre

L’armement joue aussi ? Dans la régularité, la nage…

C’est clair. En fait, les hameçons font partie de l’équilibrage du leurre. Un hameçon,  ça pèse assez vite du poids. On voit bien quand le leurre est arrêté, les triples pendent et ça vient tirer le leurre. C’est un peu comme sur les leurres souples pour les Stingers, qu’on a pour pêcher le brochet, ça vient un peu faire effet parachute sur le dessous du leurre, donc ton leurre a tendance à nager et à moins tourner quand tu as un Stinger

Pour les leurres souples, pas de bavette. Du coup, comment on donne vie à ses imitations  ?

Tout d’abord, il faut du poids sur le leurre donc ça peut être une tête plombée. Ça peut être également une lestée interne, mais il faut du poids pour pouvoir couler un peu parce que la matière qu’on utilise n’est pas super dense. Il faut d’abord ajouter du poids, et après c’est en fonction du leurre, c’est un mix entre… Tiens, je vais prendre l’exemple d’un Shad qui possède donc un paddle avec une queue classique. C’est un mix entre l’inclinaison de la queue. En fonction de l’inclinaison, ton paddle va venir chercher plus ou moins sur les côtés. En fonction de l’épaisseur de la queue, ça va venir aussi changer énormément de choses. Et toutes ces données-là sont importantes pour l’état de déséquilibre que l’on recherche. Pour ce qui est du grub, c’est un peu plus compliqué. 

C’est l’alignement du haut de la queue qui va venir faire ça. Et pour un leurre finesse, en fonction de la souplesse recherchée, s’il est plus ou moins dur, c’est plus ou moins compliqué à faire nager. Bref, tu l’as compris, c’est un savant mix entre la matière et la forme, d’où ce que je te disais tout à l’heure, on travaille  étroitement avec nos designers.

Finalement, la réaction va changer en fonction de la plombée qu’on peut utiliser et de la vitesse de récupération ?

Il y’a des leurres, si tu leur mets moins de 10g, ils ont tendance à tourner.

On entend souvent qu’il faut des leurres très souples pour que cela fonctionne. Mais avec un leurre plus tonique, on est obligé de le ramener plus vite et ça va augmenter les vibrations. Ça peut être intéressant dans certaines pêches ?

Oui dans certaines conditions, j’ai tendance à me dire, je pêche vraiment beaucoup le brochet, et quand il y a un peu de vagues, quand il y a un peu de vent, quand le ciel est couvert, des shads un peu plus toniques, j’ai remarqué que ça aidait. En revanche, quand il y a un peu moins de vent j’ai tendance à mettre des gommes un peu plus souples, des éléments plus discrets. De toute façon, il faut changer de leurres pour couvrir toutes les situations.

Tu nous as parlé de têtes plombées, donc en armement simple. Mais on a plein de types d’armement pour les leurres, tu peux nous les décrire et nous donner leurs avantages?

Tu as plusieurs armements sur les poissons nageurs, c’est des triples généralement qui sont  utilisés. On les met en dessous du leurre. On en met deux ou trois en fonction des leurres, en fonction des techniques. Par exemple, sur des leurres vraiment typés black bass, poisson qui se pêche énormément en Espagne, on a tendance à mettre trois triples parce que c’est dans la pratique locale. Pour ce qui est des leurres souples, tu as trois grandes façons de faire. La tête plombée, classique, je loche mon leurre et ça nage donc là ça te permet d’avoir le poids qui est vraiment plus sur le devant du leurre. Celui-ci va avoir tendance à piquer plus facilement de la tête. Après tu as les plombées internes : les leurres prêts à pêcher. Globalement, tu as vu que le poids du leurre à tendance à être plus sur le bas du leurre, à l’intérieur, et celui-ci a tendance à être plus planant qu’avec une tête plombée 

Un peu plus de wobbling sur le leurre ?

Ça dépend du leurre. Une tête plombée parfois, vu que le poids est dans l’axe, ça a plus de rolling, c’est un savant mix entre toutes les données. Tu peux prendre deux shads : Un avec une tête plombée, un avec une lestée interne. Celui avec la lestée interne sera plus planant qu’avec celui avec la tête plombée. Après pour les gros leurres, tu as les systèmes de vis qui sont bien utilisés par les pêcheurs maintenant : le montage Shallow. Dans ce cas, c’est un ou deux triples en dessous.

Tout ça avec ardillon en général ?

Oui, parce qu’on préfère laisser le choix au pêcheur. On prend des triples ou des simples avec ardillon.

Plus facile d’écraser un ardillon que d’en inventer un…

Oui, oui, c’est plus facile je te confirme (rires)

Comment déterminez-vous la profondeur de nage de vos poissons nageurs ?

On a une piscine olympique juste à côté. On a un outil qui est gradué tous les 50 cm, et on va faire nager des leurres dans la plus grande profondeur possible de la piscine et sur la plus longue distance possible. C’est super important la distance, parce que dans un bassin de 10 mètres tu ne verras pas la vraie profondeur. Il a beau faire 30 mètres de profondeur, tu ne verras pas la vraie profondeur de nage du poisson nageur. Quand on fait nos essais, il y a un mec qui lance le leurre et un autre qui va regarder à quelle profondeur il passe. Puis on fait comme ça au fur et à mesure du développement. Le but c’est d’avoir ce que le chef de produit nous demande. Par exemple : il veut un leurre qui nage dans 3 mètres. Et bien, au fur et à mesure du développement on va voir s’il nage dans 3 mètres ou dans 2 m et on viendra ajuster différents paramètres comme la bavette, l’équilibrage, etc, tout ce que je t’ai dit tout à l’heure.

Sur les leurres durs, on a tendance à utiliser des agrafes. On peut les utiliser également sur les leurres souples. Tu préfères agrafes ou nœuds? Qu’est-ce que tu conseillerais toi ?

Alors tu peux utiliser une agrafe sur un leurre souple, ce n’est pas interdit loin de là, au contraire, quand tu veux changer rapidement c’est un super outil l’agrafe. Par contre, ça a tendance à s’ouvrir. Ce que j’utilise personnellement, quand je pêche en spinning les percidés, c’est le nœud que je fais en direct sur la tête plombée du leurre. Ce n’est pas le temps que ça prend et c’est beaucoup plus discret.

En revanche, pour pêcher des techniques types poissons nageurs, j’utilise une agrafe parce que dans ce cas, c’est rare que le leurre soit coffré complètement au fond, à la différence d’un leurre souple. Donc pour les leurres durs, plutôt agrafes.  Ça te permet de changer rapidement, ça donne de la liberté aussi aux poissons nageurs pour l’action de nage, donc ça te fait une articulation supplémentaire, c’est cool. Enfin, quand je pêche le brochet, dans mon cas, c’est rolling plus anneau brisé. Et sinon tu peux faire un nœud agrafe, le fameux nœud agrafe sur un fluorocarbone, à partir de 60 centièmes, pas avant, et ça marche très bien aussi.

Ça ne passe pas dans tous les œillets, mais..

Mais c’est un bon outil aussi. Bref je m’adapte à la pêche.

Tu disais que pour le brochet, tu utilisais un anneau brisé. L’anneau brisé, on n’en a pas encore parlé, mais sur l’armement c’est super important du coup. Sur un poisson nageur en tout cas ?

Sur un poisson nageur ouais c’est super important. C’est aussi important que les hameçons parce que si l’anneau brisé s’ouvre, c’est pareil que si l’hameçon s’ouvre, on perd son poisson. On vient tester en traction tous nos leurres. On a des machines de traction ici, à Cestas. On vient mettre le leurre comme s’il était accroché à la ligne du pêcheur, on vient l’accrocher à l’hameçon comme s’il y avait un poisson au bout et on vient caractériser la force qu’il faut pour ouvrir l’hameçon, pour l’anneau brisé. Ça nous permet de voir que si ça passe 10 kg, en fonction de la technique de pêche aussi, car on ne va quand même pas mettre 10 kg de résistance sur un leurre qui est fait pour pêcher la perche, mais en fonction de ça on s’adapte et par la suite tout est caractérisé. Ça nous permet d’avoir des leurres qui ont une stabilité de production aussi pour ne pas avoir  de mauvaises surprises.

Et donc sur les leurres souples, la profondeur de nage se fera en fonction du lest ? 

 C’est en fonction du lest oui.

Ce lest, c’est très souvent, presque tout le temps, du plomb?

98% du temps c’est du plomb oui.

Or on entend de plus en plus que le plomb sera bientôt interdit ?

Oui, il y a une loi européenne qui prévoit d’interdire le plomb, les dates ne font que d’évoluer comme souvent dans ce genre de domaine politique. C’était 2026, puis 2028, bref ça ne fait que de changer, mais toujours est-il qu’il va falloir supprimer le plomb. On a pas mal de pistes avec différents matériaux, on a plein de matériaux disponibles. On a le Zamak, le Tungstène, on en a d’autres sur lesquels on travaille. Par contre, ça nous demande de repenser les produits différemment, parce que le plomb, c’est vraiment le matériau parfait pour l’équilibrage, donc il faut bosser les produits différemment. Dans l’usage forcément il y a des choses qui vont changer, mais on n’aura pas le choix et tant mieux pour la nature.

C’est important pour tout le monde

Oui exactement

On parle d’environnement justement, on parle du plomb, il y a d’autres produits qu’on peut essayer de travailler… Qu’est-ce que vous avez comme projet ? 

On a pas mal de projets sur le leurre souple…

Ah oui, j’ai vu passer, tout à l’heure dans vos locaux, une poubelle de recyclage de leurres ? 

Oui c’est ça, c’est une poubelle de recyclage. C’est un projet qu’on a lancé avec un jeune stagiaire, Nathanaël, qui était super motivé et l’objectif du projet c’est de récupérer les leurres souples dans nos magasins Decathlon. Actuellement, c’est en test dans les 10 plus gros magasins Decathlon. On est en phase de test pour ce projet-là, pour voir si industriellement c’est possible. En fait, notre objectif c’est de récupérer les leurres, les trier et refaire des nouveaux leurres souples avec. Ça c’est notre rêve, ça serait vraiment vraiment chouette que ce ça se fasse.

Limiter le gaspillage…?

Oui c’est ça, parce que quand on a un leurre souple avec une queue en moins, soit on en fait un shad à palette, soit on jette. Ce n’est pas évident. On a également des projets de substitution de certains matériaux tels que le PVC, qui est utilisé pour les leurres souples.  Sur les leurres durs on a d’autres projets pour substituer l’ABS. Donc mal de projets, pas mal de travail sur ces différentes thématiques, mais c’est cool.

Pour être plus respectueux de l’environnement ?

Oui, c’est ça. Notre objectif c’est de laisser le terrain de jeu comme on l’a laissé. Qu’on ne retrouve pas des leurres souples dans les arbres.

Maintenant, est-ce que tu peux nous présenter un peu plus précisément la gamme de leurres Caperlan ?

Alors chez Caperlan, les leurres sont divisés par tailles de leurres donc plutôt des leurres typés truites / perches de 2 à 3 pouces que ce soit poisson nageur ou leurre souple. Ensuite, tu as les leurres métal donc type cuillers pour pêcher les truites. Tous ces leurres sont rangés dans une famille pour pêcher les truites et les perches.

Avec un petit logo sur les boîtes ? On voit des poissons dessinés dessus ? 

Tu le vois directement quand tu rentres dans ton magasin. C’est divisé par rayon.
Truite/ Perche – Brochet – Tous carnassiers. Dans cette dernière famille, tu as des leurres d’une dizaine de centimètres que ce soit leurre souple ou leurre dur. C’est pour pêcher tous les poissons, pour pêcher un peu tout ce qui peut mordre. Et après, on retrouve une famille spécifique pour les leurres à brochets à partir de 16 cm et jusqu’à 25 cm pour 2023.

Tu peux nous parler un peu des nouveautés à venir, nous en dire un peu sur les nouveautés 2023? 

Cette année on a fait quasiment que des leurres, on était à deux ingénieurs à faire des leurres. Grosse volonté de notre côté de sortir plein de leurres. Tout d’abord une gamme de leurres métalliques : un spinner et un chatterbait. On travaille avec un nouveau fournisseur, c’est mon collègue Maël qui a travaillé dessus. La gamme est vraiment cool avec plein de couleurs qui s’adaptent vraiment un peu à tous les usages, des couleurs spécifiques Black-Bass. Ensuite, on a fait un gros travail avec mon autre collègue Valentin sur la gamme de leurres souples. On sort une gamme de leurres souple avec attractant et sel en même temps, dans une matière plus dense. Tu as un shad décliné en 4 tailles, une écrevisse déclinée en 3 tailles, un grub en 3 tailles aussi et un finesse en 3 tailles.

Un chouette travail de fait. Une nouvelle matière, vraiment souple. Tu parlais d’attractants tout à l’heure, sur notre nouvelle gamme, nous avons des cavités vraiment travaillées pour garder l’attractant un certain temps dans le leurre. Plutôt les attractants gélifiés, qui sont plus solides et qui tiennent mieux dans le temps

Voilà concernant cette gamme de leurres souples et après une nouveauté, j’adore ce leurre, c’est le Mogami. C’est un leurre de type texan. Ce n’est pas un hameçon texan à proprement parler, mais c’est un leurre type texan qui est fait pour ne pas s’accrocher. Et là, on a tout fait de A à Z. On a développé la queue, on a développé la tête. Elle est sans plomb, tu vois , je te disais qu’on commençait à travailler dessus, on est en plein dedans. Avec une tête plombée interchangeable, qui n’est pas plombée pour le coup. Un peu comme le système des screws je ne sais pas si tu as vu qu’il y a une plombée interchangeable. C’est le même principe, mais avec un shad, donc une chouette nouveauté où on a vraiment tout designé. De toute façon, en général, les leurres chez Décathlon, on désigne tout de A à Z 

Et tout est designé ici, en France, pour le monde entier ?

Oui, c’est ça. On fait des offres mondiales et après chaque pays sélectionne ou pas les leurres. Par exemple, un shad 2 pouces vendu dans je ne sais quel pays, un autre pays a le droit de dire je ne le veux pas. Bref, on design tout ici. On fait tous les leurres, on fait toutes les 3D, on gère la matière, on fait tout ça donc c’est plutôt cool, parce qu’on peut dire que c’est vraiment nos leurres, que c’est nous qui les avons fait de A à Z. Du cahier des charges d’usage, aux leurres en magasin on gère tout en interne. 

Et donc ouais, Mogami, chouette nouveauté qui va arriver en 2023. On est sur les finitions actuellement fin septembre (NDLR : l’interview a été enregistrée fin septembre) pour pouvoir lancer les productions sur ce produit là.

On a hâte de voir tout ça

Oui moi aussi, je suis impatient de les voir en magasin.

Merci Julien, pour toutes ces infos c’était riche d’enseignement, on se dit à bientôt ? 

Avec plaisir, à bientôt…

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