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Quelles sont les différences entre le nylon, le fluorocarbone et la tresse pour la pêche du carnassier ?

Carnassiers
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L'équipe Fish and Test

Introduction

L’arrivée de la tresse sur la marché français a révolutionné la pêche aux leurres. Mais le nylon reste incontournable pour certaines techniques et le fluorocarbone est également de plus en plus utilisé. Il est nécessaire de revenir sur les propriétés de ces trois matériaux indispensables dans la pratique de la pêche aux leurres afin de bien choisir le type de ligne qui convient à votre matériel et vos techniques de pêche. Voyons donc ensembles quelles sont les différences entre le nylon, le fluorocarbone et la tresse pour la pêche du carnassier…

Le Nylon :

Le nylon est un plastique étiré au travers d’une filière pour lui donner son diamètre. Cela donne un monofilament avec les propriétés que nous lui connaissons. Il a été longtemps le seul fil utilisé pour la pêche avant que de nouveaux matériaux ne viennent compléter notre arsenal. 

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Résistance :

Allant de quelques centaines de grammes pour des diamètres de 0,06 mm à plus de 20 kg pour  du 0,60 mm ce fil à permis et permet encore de sortir de très gros poissons. Cette résistance linéaire à la traction est limitée par la fragilité aux nœuds car la section du nylon est sensible à l’échauffement c’est pourquoi il faut mouiller son nœud avant le serrage et le serrer progressivement. Par contre la surface lisse du nylon est fragile face aux frottements, ce qui peut diminuer également sa résistance linéaire. Impuretés, frottement des anneaux, rochers, sont autant de risques de diminution de la résistance. 

L’élasticité :

Le nylon peut avoir une élasticité de 10 à 30% de sa longueur, une élasticité qui permet lors des combats d’amortir les pics de tension. Malheureusement cette élasticité diminue la transmission des vibrations dans la ligne en particulier des touches, qui seront plus difficilement perçues. Cette élasticité peut être pénalisante lors du bobinage : un fil trop tendu se déformera d’autant plus sur la bobine. Il faudrait par exemple dérouler le fil après un combat avant de le stocker sous peine de le voir perdre ses propriétés d’origine. L’élasticité du nylon lui permet de tolérer le vrillage qui intervient principalement en spinning à cause de l’enroulement désaxé ou bien de l’utilisation de leurres tournants comme les cuillères.

La mémoire :

La mémoire de forme du nylon lui donne cette forme de spirale lorsqu’il n’est pas tendu. Cette mémoire va limiter les distances de lancer en augmentant le foisonnement dans les anneaux et diminuer la sensibilité du fil en action de pêche par son effet ressort. Elle est également à l’origine des problèmes de “perruques” liée au phénomène de vrillage lorsque le fil n’est pas assez tendu sur la bobine.

Les frottements :

La surface du nylon est très lisse, ce qui lui confère une glisse très intéressante dans les anneaux par exemple, et limite l’usure du matériel. Le nylon peut donc s’utiliser sur des anneaux non céramique d’entrée de gamme contrairement à la tresse. Cette surface lisse rend aussi le nylon plus discret dans l’eau car il engendre moins de turbulence lors de la récupération. Cela peut être appréciable par exemple en verticale. 

L’usure :

L’ennemi numéro un du nylon est le soleil, en particulier les rayons UltraViolets. Ils détériorent les molécules plastiques et fragilisent le fil dans le temps. Les fils jaunes fluo sont les plus touchés puisqu’ils arrêtent le spectre de ces longueurs d’onde plutôt que de les refléter. Il est donc conseillé de les conserver à l’ombre (évitez par exemple la plage arrière d’une voiture). Les déformations successives et l’oxydation seront également des facteurs d’usure. Il est conseillé de changer régulièrement vos bobines de nylon chaque saison voire plus souvent pour utilisation intensive.

La densité :

La densité du nylon le rend légèrement coulant, cela présente l’inconvénient de limiter la descente des leurres plombés pour pêcher au fond. Ce poids participe également à limiter les distances de lancer puisque le leurre doit entraîner la ligne pour partir au loin. Il dépend du diamètre utilisé, il faut donc tenir compte de l’équilibre poids du leurre/diamètre de fil utilisé.

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Le fluorocarbone :

Le monofilament de fluorocarbone ou PolyVinyl Di Fluorocarbone (PVDF) est assez proche du nylon dans sa conception. Pourtant certaines de ces propriétés le rendent capable de remplacer ce dernier dans certains cas.

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Résistance :

Le fluorocarbone est légèrement moins résistant que le nylon en tension linéaire. Il est par contre plus résistant à l’abrasion, ce qui le rend supérieur au nylon là où il y a des risques de rencontrer des matériaux abrasifs comme les roches, bois morts ou même les dents, nageoires épineuses et autres écailles de certains poissons. On retrouve donc souvent le fluorocarbone comme tête de ligne pour limiter les risques de casse dues au frottements.

L’élasticité :

Le fluorocarbone peut avoir une élasticité de 5 à 10% de sa longueur, ce qui est peu pour un monofilament. Il peut donc être intéressant pour la transmission de la touche et pour les animations des leurres souples par exemple. Par contre, ce manque d’élasticité peut se ressentir lors des combats (casses, décroches, …) et le rend sensible aux phénomènes de vrillages car il foisonne plus que le nylon.

La mémoire :

Le fluorocarbone a une mémoire de forme supérieure à celle du nylon ce qui le rend délicat à bobiner et à lancer. Cette mémoire peut être intéressante en tête de ligne et sur certains montages particulier pour limiter les emmêlements

Les frottements :

L’usure :

Le fluorocarbone est lui aussi sensible à l’usure due aux rayonnements Ultra-Violets. Il est également recommandé de le stocker à l’abri du soleil mais sa résistance à l’abrasion le rend légèrement plus durable que le nylon. Il pourra donc tenir jusqu’à deux saisons en utilisation “normale” avec un stockage adapté.

La densité :

Le fluorocarbone est plus dense que le nylon est va donc couler sensiblement plus vite que ce dernier et pouvoir accompagner plus facilement des leurres lourds au fond. À l’inverse, il pourrait entraîner sous la surface des leurres flottants voire créer un ventre sous l’eau après une pause. Il contribue également à limiter les distances de lancer en retenant le leurre.

La réfraction :

Souvent décrit comme “invisible” par les commerçants, le fluorocarbone possède en effet un atout qui le rend plus discret que le nylon : son taux de réfraction de la lumière proche de celui de l’eau. Pour être plus explicite: le fluorocarbone est moins brillant dans l’eau que le nylon. De la même façon que le verre est moins brillant que le cristal à nos yeux, le nylon sera mieux perçu par les poissons que le fluorocarbone à diamètre équivalent dans une eau claire et ensoleillée. Ce qui le place encore une fois de plus dans les matériaux à privilégier en tête de ligne.

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La tresse :

 La tresse est issue de l’assemblage de plusieurs fils de PolyÉthylène (PE) tressés pour en augmenter la résistance. Une conception radicalement différente de nos deux premiers monofilaments qui lui donne des propriétés intéressantes au point de supplanter le nylon dans bien des usages.

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Résistance :

La combinaison des fibres de la tresse offre une résistance linéaire inégalable aux autres monofilaments utilisés dans la pêche. On peut partir de 3 kg pour une tresse de 0,06 mm de diamètre à plus de 80 kg pour du 0,60 mm. Cette résistance permet de pouvoir descendre en diamètre de manière conséquente par rapport au nylon ou au fluorocarbone. Ainsi nous pouvons gagner en discrétion visuelle et surtout en distances de lancers en limitant les frottements.

L’élasticité :

L’élasticité des tresses est à peu près nulle, cela veut dire qu’elle transmet au moulinet et à la canne toutes les vibrations émises par le leurre, en particulier les touches. Mais cela implique également qu’elle transmettra les vibrations des leurres parfois au point d’en être désagréable comme par exemple les cranks et spinner. Ce manque d’élasticité peut s’accompagner de désagréments lors des combats comme les casses ou décroches plus fréquentes. 

La mémoire :

La tresse a très peu de mémoire de forme, elle s’enroule et se déroule très facilement et offre très peu de résistance au lancer. Elle est donc très appréciée lorsqu’il faut lancer loin. Cette faible mémoire permet par contre aux différents noeuds accidentels de se resserrer plus facilement et plus vite (boucle dans le moulinet) c’est un inconvénient en spinning car les boucles mal enroulées sont vite serrées et présentent une faiblesse sur la ligne mais c’est un avantage en casting car les perruques potentielles sont moins graves et souvent plus faciles à défaire que sur du nylon ou du fluorocarbone. Cette absence de mémoire permet la réalisation de nœuds d’une finesse incomparable à diamètre équivalent comme le albright, le peixet ou bien le FG. L’absence de mémoire de la tresse sera préjudiciable à l’usage de leurres tournants comme les cuillères car elle n’oppose aucune résistance au vrillage qui finira par diminuer la résistance linéaire et accélérer l’usure du tressage par torsion.

Les frottements :

Le tressage des fils multifilaments est très abrasif au point de former “une scie à anneaux » très efficace. Il faut donc utiliser un matériel adapté en particulier au niveau des anneaux afin de ne pas avoir de mauvaises surprises. Les anneaux en céramique sont obligatoires et les anneaux SIC ou Alconite sont à privilégier. Par contre vu le poids et l’absence de mémoire de la tresse, ce frottement ne vient pas gêner outre mesure les lancers. Selon le nombre de brins tressés, le maillage sera plus ou moins serré et engendrera un bruit lors de la récupération et du frottement dans les anneaux. Les 4 brins seront plus bruyantes que les 8 brins par exemple.

L’usure :

La tresse est assez sensible à l’abrasion, les petits filaments qui la composent peuvent céder les uns après les autres et fragiliser l’ensemble. C’est en partie la raison de l’usage de la tête de ligne ou bas de ligne qui vient protéger la tresse des frottements. Autrement la durée de vie de la tresse est plutôt relativement longue, il est même possible avec une référence fiable et un usage modéré de faire deux saisons avant de la retourner soit l’utiliser 4 saisons ce qui relativise son prix plutôt onéreux.

La densité :

La tresse de par sa conception contient de l’espace vide d’abord rempli d’air ce qui la rend très légère et flottante. Au fur et à mesure de la pêche, ce vide va se gorger d’eau et alourdir la tresse pour atteindre une densité proche de l’eau. Donc en début de pêche votre fil retiendra la descente des leurres puis de moins en moins, à moins de mouiller votre bobine au préalable. Ce défaut est compensé par la finesse du diamètre utilisé qui traverse l’eau plus facilement qu’un monofilament de résistance équivalente.

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Conclusion :

Vous savez tout maintenant des fils utilisés pour la pêche et chaque usage qui leur correspond. Car vous connaissez les différences entre le nylon, le fluorocarbone et la tresse pour la pêche du carnassier. S’il n’y a pas de vérité absolue, il y a des tendances logiques qui peuvent sensiblement augmenter vos chances de réussite.

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