Présentation
Testeur : FIL – Non sponsorisé
Usage du test : Topwater et jerk
Données constructeur : Poids 150g – Frein max 4kg
Mesures Fishandtest: Frein max 2.9kg – Régularité du frein 56g
Sorti en 2015, le Daiwa SS SV s’installe d’emblée en haut de la gamme des moulinets baitcasting Daiwa, juste sous le Steez. Condensé de technologies, il est disponible en trois ratios, le destinant à une utilisation large. Malgré toutes ses qualités, on ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit d’un Steez « du pauvre ». Testons-le pour voir ce qu’il en est réellement.
Construction
Au premier abord, les possesseurs de Steez ne seront pas dépaysés. La forme du bâti est similaire ainsi que ses dimensions, ce qui est une très bonne nouvelle pour l’ergonomie, le SS SV tenant bien en main. Comme la majorité du haut de gamme du constructeur japonais, il est fabriqué en magnésium et Zaion pour un poids minimal (ce qui interdit une utilisation en mer, le magnésium étant très sensible à la corrosion au sel). La chasse au gramme superflu a conduit les ingénieurs à employer beaucoup de plastique : vis sans fin du guide-fil, étoile de frein…à ce niveau de prix, c’est incongru.
Je ne suis pas spécialement fan de la couleur grise utilisée, car combinée avec le plastique brillant entourant le guide-fil et l’anthracite de la poignée, le rendu fait un peu « cheap ».
La manivelle est de type « swept handle », c’est-à-dire arquée, une forme que l’on retrouve désormais chez la concurrence et que Daiwa a introduite il y a une dizaine d’années. Les poignées sont classiques, en forme de I, qui est pour moi la forme la plus ergonomique. Détail qui tue, la petite platine de fixation de la manivelle change de couleur en fonction du ratio du SS SV : jaune pour ratio 6.3, rouge pour le 7 et noir pour le 5.3. Pratique.
Les différents freins sont facilement accessibles et agréables à manipuler. Le frein de friction n’est pas micrométrique et c’est un gros défaut à mes yeux. On sent que Daiwa a cherché à réaliser des économies.
La mesquinerie de Daiwa ne s’arrête pas là, il n’y a pas de burette d’huile dans la boîte et le moulinet est livré sans housse.
Au final, nous avons affaire à un moulinet compact, ergonomique, léger. Le carton plein n’était pas loin sans la présence de quelques défauts agaçants. Nous vous laisserons juges quant à son esthétique globale.
Performances
Commençons avec le Test du Frein du Shimano Exage dans le Labo FISHANDTEST.
Lors du test de la force maximale d’un frein sur Dynamomètre, quatre phénomènes peuvent se produire :
1. Le galet vient au contact de la bobine (uniquement pour les moulinets spinning)
2. La régularité du frein devient chaotique
3. La bobine arrête de tourner
4. La molette de frein est serrée à la main à son maximum
Selon le protocole FISHANDTEST, le seuil de force max d’un moulinet est atteint lorsque l’une des quatre situations évoquées est rencontrée.
Dans le cas présent, la molette tournée au maximum est le seuil de force maximale du Daiwa SS SV. En effet, sur le dynamomètre, molette serrée au maximum, l’analyse révèle une force de frein de 6.4lb soit 2.9kg. Nous ne retrouvons pas les 4kg annoncés par Daiwa, pour autant, la force maximale réelle suffira à traquer la majorité de nos carnassiers.
Nous avons soumis le frein du Daiwa SS SV à quatre forces différentes pour analyser sa régularité, les courbes qui suivent sont le résultat de ce test.
Voici les mesures relevées :
0.5 kg de frein – oscillation des mesures de 36g
0.6 kg de frein – oscillation des mesures de 54g
0.7kg de frein – oscillation des mesures de 63g
0.9kg de frein – oscillation des mesures de 73g
Le frein du Daiwa SS SV affiche une régularité moyenne de 56g. Concrètement, lors d’une traction constante, les fluctuations varient simplement de 56g. Cette régularité est extrêmement intéressante et démontre la qualité de construction du produit.
Nul besoin de se soucier de la précision du frein du SS SV, ce dernier est d’une fiabilité indéniable ! Cependant, attention, la force de frein annoncée semble exagérée…
Le Daiwa SS SV doit son nom au SV Concept qui signifie « Stressfree Versatile », un système mis au point dans le but de retrouver dans un moulinet polyvalent les avantages d’un moulinet baitfinesse. Complété par le Air Brake System, une bobine finement usinée (relativement) légère en duralumin et le frein magnétique MagForce Z, on a, sur le papier, l’arme absolue capable de faire face à tous les cas de figure ! Notons que le Daiwa SS SV est doté de sept roulements à billes contre onze pour feu le Steez. Ces quatre roulements supplémentaires se situaient dans les poignées pour une récupération très fluide. Le SS SV, sur ce point, ne surpasse pas son aîné, mais offre tout de même une très bonne sensation en main, aucun jeu ni vibration parasite : on est bien sur du haut de gamme Daiwa ! Après un an d’utilisation, je n’ai pas observé de dégradation de la qualité de récupération, mais par expérience, je pense qu’il vaut mieux éviter les leurres qui tirent très fort (crankbait, spinnerbait).
Passons maintenant aux choses sérieuses, et là, patatras, j’ai été globalement déçu par ses performances qui ne surpassent pas celles du Steez. Le SS SV demande de plus un réglage très fin de ses différents freins pour offrir une performance de lancer optimale. Celle-ci figure dans le haut du panier, mais avec tout ce raffinement technique, je m’attendais à mieux. Le SS SV fait correctement le « taff », il peut lancer des leurres légers et lourds, mais on n’en attend pas moins d’un moulinet de cette gamme de prix.
Je n’ai jamais été mis en difficulté avec le frein du SS SV, Daiwa ayant fait d’énormes progrès ! Il est désormais très progressif, un régal. A noter que la manivelle est un peu petite à mon goût (80mm).
Je possède le Daiwa SS SV en ratio 7, monté sur une canne 6’6 Medium que je destine au topwater et jerk. Le ratio rapide est idéal pour ces applications et le SS SV est comme un poisson dans l’eau lorsqu’il s’agit de lancer des leurres entre 7 et 14g. J’accorde énormément d’importance au poids de mes moulinets, et le SS SV, très léger, équilibre à la perfection une canne légère, permettant de lancer des heures sans ressentir la moindre fatigue.
Rapport Performances / Prix
Le Daiwa SS SV ne remplit pas tout à fait son cahier des charges et laisse sur sa faim. Il est très onéreux et d’autres moulinets de la concurrence font aussi bien pour moins cher.
points forts
- Poids
- Ergonomie
- Fluidité globale
- Performances de lancer suffisantes...
points faibles
- …mais décevantes pour un moulinet de ce prix Prix
Conclusion
Le Daiwa SS SV possède tous les attributs d’un haut de gamme: un poids très faible, une excellente ergonomie, une belle fiche technique et des roulements en quantité. Mais, si l’on se rapproche du berceau, on s’aperçoit que les fées ont eu quelques ratés, entre la pingrerie Daiwa et des performances de lancer pas tout à fait au niveau. Attention, on ne va pas jeter le bébé avec l’eau du bain, mais eu égard à son tarif élitiste, le Daiwa SS SV n’est pas vraiment à la hauteur de ses ambitions.