Chatterbait Savage Gear Crazy Swim Jig

Présentation

Savage Gear se présente souvent comme une marque tournée vers la pêche des gros poissons. Du coup lorsque cette marque propose du matériel plus léger, on pourrait penser qu’ils ne sont pas dans leur zone de confort. J’ai donc choisi de surpasser cette impression pour tester le Crazy Swim jig 8,5 gr. Les chatterbaits ont le vent en poupe, on voit donc l’offre s’étoffer de manière conséquente ces dernières années. Voyons ensemble ce que ce modèle peut apporter à cette offre déjà bien développée.

Données vérifiées du leurre :

Le Crazy Swim Jig pèse 13,53 gr en tout avec son trailer prémonté qui pèse lui 3,97 gr et donc le chatter pèse seul 9,56 gr soit un peu plus que les 8,5 gr annoncés. Le leurre mesuré de la pointe de la palette à la queue du trailer fait 14,8 cm, le trailer mesure 8 cm et le chatter mesure 10 cm de la palette à la courbure de l’hameçon. La palette mesure quant à elle 3 cm de long pour 2,2 cm de large.

Forme du leurre :

La palette du Crazy Swim Jig est marquée par ses deux angles biseautés en arrondis concave pour modifier l’incidence de la palette et son motif alvéolé. On remarque également l’attache de la tête plombée ouverte en fente horizontale qui augmente le côté versatile de la nage et la sonorité de l’articulation. On note également l’anneau brisé qui remplace la classique agrafe. Enfin, la tête plombée est en forme de goutte d’eau et est traversée par un axe inox qui forme l’œillet d’un côté et l’antiretour le long de la hampe de l’hameçon.

Matériaux :

La palette est vraisemblablement en inox, mais le traitement de surface de la palette dorée s’oxyde rapidement et ternit cette dernière. La tête est en plombs peint et la jupe en silicone. Le tout est cohérent et donne une action intéressante à ce chatter “fou” très bien assorti au finesse monté dessus. Ce trailer malgré sa souplesse peut supporter quelques poissons avant de rendre l’âme.

Armement :

L’hameçon simple paraît fin par rapport à d’autres chatterbaits, mais tient bien sur des poissons, même de belle taille. Le piquant est irréprochable, mais le microardillon nécessite de maintenir la tension lors du combat pour assurer les prises. Il aura l’avantage de s’écraser facilement pour ceux qui le souhaitent ou pour les parcours qui l’imposent. Le choix de l’anneau brisé comme attache est intéressant et donne une impression de solidité supplémentaire et relève de la prouesse technique d’avoir pu l’intégrer à une chaîne de montage.

Coloris :

La charte couleur est très restreinte avec seulement 4 coloris proposés, un vert olive palette dorée, un blanc palette argent, un blanc dos chartreuse palette argent et un ventre rouge et dos noir palette argent. Une offre limitée au strict minimum qui pourrait laisser quelques pêcheurs sur leur faim, mais pour la plupart, la couleur peut être considérée comme secondaire sur ce leurre aux vibrations extrêmes.

Explication du test :

J’ai utilisé le Crazy Swim Jig pour rechercher les brochets, perches et black-bass en canal, sablière et rivière sur des postes relativement peu profonds et encombrés. Je l’ai monté sur une canne casting MH et sur une spinning M.

Résistance :

J’ai été agréablement surpris par la tenue du trailer qui est logiquement le premier élément de faiblesse. Ensuite, la jupe, ligaturée par un fil relativement épais, devrait tenir dans le temps. Concernant l’armement, l’hameçon n’a pas bougé durant des combats en force dans les herbiers malgré son apparente finesse de fer et il a gardé son piquant tout au long du test. La peinture noire de la tête plombée tient plutôt bien. Si la finesse de la palette et le fer de l’hameçon tendent à inspirer la méfiance, je dois dire que j’ai été bluffé par la solidité du tout. Je regrette seulement de ne pas disposer d’un second trailer car même s’il a tenu jusque-là, il ne saurait être éternel…

Ressenti :

Comme tous les chatterbaits, le Crazy Swim Jig tire fort à la récupération. Mais à la différence de la plupart, son action est erratique. Contrairement à ce que j’en attendais et malgré son faible poids, sa palette le fait descendre jusqu’à 1 m / 1,5 m de profondeur et donc je n’ai pas pu pêcher au-dessus des herbiers affleurants comme je le pensais. Ce leurre pêche remarquablement bien les zones profondes, mais pas trop encombrées et il est possible de monter un trailer plus volumineux comme un shad voire une écrevisse pour pêcher moins creux. Question attractivité, les poissons ont très bien réagi à mes présentations tant à la descente qu’en linéaire dans les herbiers. Ses vibrations sont susceptibles de déclencher toutes les espèces de carnassiers, mais la taille de l’hameçon limite la prise de petits poissons comme les perches en dessous de 30 cm. Si le Crazy Swim Jig se lance bien, il arrive que la palette se place mal au démarrage et que l’on perde quelques mètres de récupération avant que les vibrations démarrent.

Conseils :

Je recommande principalement d’utiliser ce leurre au-dessus d’herbiers immergés, bien que sa polyvalence lui permette de pêcher également en pleine eau ou bien près du fond par tirées sèches. Les chatterbaits ont la réputation d’être des leurres à réserver aux périodes chaudes. Pourtant il est tout à fait possible de les exploiter en eaux froides en ralentissant les vitesses de récupération. Le Crazy Swim Jig s’y prête plutôt bien en l’animant par de petits bonds sur le fond entrecoupé de pauses.

Pour un prix moyen constaté de 8€, le Crazy Swim Jig est accessible et répond correctement aux attentes que l’on pourrait avoir envers ce chatterbait. Difficile de lui reprocher ses décrochages quand on voit la nage imprévisible que lui procure sa palette. On regrettera seulement de ne pas disposer d’un trailer de rechange ou simplement de la référence de ce dernier pour le retrouver tant il est adapté.