Introduction :
Le choix de la cuiller est souvent fait rapidement par le pêcheur et le modèle universel garde souvent la place au bout de la ligne: une certaine Mepps Aglia n°2. Pourtant à l’instar de tous les leurres, les cuillers sont déclinées en une large gamme proposant des jeux de forme de palette, de poids et de position du lest qui donnent l’occasion de varier les présentations afin de chercher celles qui pourraient optimiser nos pêches sur le terrain. Je vais vous détailler dans cet article les formes et les caractéristiques possibles des cuillers disponibles sur le marché afin de vous aider à choisir au mieux les modèles qui orneront vos boîtes.
Les formes de palettes :
La palette “française” :
Je n’ai jamais su comment désigner en français la palette la plus couramment utilisée pour les cuillers tournantes sur étrier, autrement que par leur modèle le plus vendu: l’Aglia. Pourtant en anglais, elles sont appelées “french blade” (palette française) , très certainement de par l’importation importante de cuillers Mepps outre-Atlantique. Cette palette plutôt large développe une rotation ample qui oppose une résistance sensible à la traction. De ce fait, le leurre aura tendance à être ramené plus lentement et à travailler assez haut dans la couche d’eau. Les vibrations alors émises sont intenses et perçues de loin par les poissons. Côté animation, elles sont très faciles à prendre en main, car elles démarrent facilement et décrochent peu. Il est donc possible et recommandé de varier les vitesses de récupération et même de la stopper pour laisser la cuiller descendre dans la couche d’eau pour reprendre son animation. Enfin, certaines variantes sont un peu plus allongées pour tirer moins sur la canne et permettre de mieux tenir les courants.
La Palette feuille de saule :
Parlons maintenant des palettes de type feuille de saule ou willow leaf pour les anglophones. De forme allongée et présentant une extrémité en pointe, ces palettes demandent une certaine vitesse pour démarrer leur rotation. Présentant moins de surface d’appui, elles doivent être animées plus rapidement, descendent plus profondément et se tiennent mieux dans les grosses veines de courant. Elles sont moins faciles à animer, car elles perdent leur rotation facilement mis à part dans les courants là où les palettes classiques tirent trop et remontent en surface. Leur vitesse de passage rapide sur les postes laisse peu de temps au poisson pour réfléchir et deviner la supercherie. Et enfin, leur faible prise d’appui les rend plus confortables sur les cannes légères.
La palette en ligne :
Enfin, les palettes montées sans étrier avec un trou décalé comme les Panther Martin donnent une action particulière à la cuiller. En effet, la rotation sur l’axe sera un peu plus bridée par les frottements et la position de la palette. Ce qui engendre plus de vibrations métalliques dans l’eau tout en diminuant l’appui sur l’eau. Leur concept se rapproche en effet d’une l’hélice excentrée et donc l’équilibre des pressions de chaque côté de la palette donne cette action particulière à mi-chemin entre la cuillère tournante et le leurre à hélice. Elles descendent donc plus profondément que les autres modèles sans avoir à être récupérées plus rapidement. Toutefois, leur mise en action n’est pas aussi rapide que les palettes françaises et donc les animations possibles un peu moins variées.
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Les tailles :
Une fois choisies les formes que l’on souhaite présenter, il faut encore choisir les tailles que l’on pourra utiliser. Celles-ci sont la plupart du temps annoncées sous forme de numéros, partant de 00 pour monter jusqu’à 5 et plus. Pour la truite, la taille des poissons visés et celle du biotope pêché devront être prises en compte pour choisir nos cuillers.
Les tailles 00 à 0 correspondent aux pêches des plus petits poissons et se prêtent aux ruisseaux et petites rivières. Un diamètre de 16 à 20 centièmes est recommandé pour ces dernières.
Les tailles 1 à 2 sont les plus polyvalentes, elles peuvent leurrer presque toutes les tailles de poisson et pêcher dans toutes les configurations de rivières. Une ligne de 20 à 25 centièmes pourra accompagner celles-ci.
Les tailles de 3 à 4 sont à réserver aux milieux plus larges et aux poissons de taille correcte, elles limiteront la capture de poissons modestes bien que des surprises restent possibles. Le fil devra être compris entre 22 et 30 centièmes.
Au-delà, les cuillers peuvent encore être présentées aux truites records, mais cela devient une pêche très spécifique qui concerne peu de pratiquants
Lest et armement :
Le corps :
Bien souvent, les corps sont formés par un corps en laiton placé sur l’axe sous la palette. Alors que certains présentent des stries rouges pour augmenter les vibrations et imiter les branchies des petits poissons, d’autres présentent des formes de cloche qui vont augmenter les sonorités et enfin les dernières présentent une silhouette de poissonnet. Leur rôle est avant tout d’équilibrer et de lester l’ensemble. Sur les plus petits modèles, ce lest sera une simple bille de laiton. Cette partie sert également à verrouiller l’axe en inox pour tenir l’hameçon, quelques modèles permettent d’ailleurs de changer d’hameçon facilement en coulissant le cylindre de laiton.
L’hameçon
Les cuillers sont le plus souvent équipées d’un triple en queue. Il faut être vigilant à la qualité de ce dernier, trop souvent négligée. Selon la forme de l’armature dans le lest, il est plus ou moins facile de changer ce dernier et dans certains cas il est nécessaire de couper l’œillet de l’hameçon à la pince coupante (attention aux projections possibles car cette opération, en apparence simple, demande des précautions particulières), puis de le remplacer par un anneau brisé. Comme pour tous les armements, la question du simple et des ardillons se pose selon les objectifs de la pêche.
Les trailers :
Les poils et plumes
Pour orienter les attaques et optimiser les chances de ferrage, les hameçons simples ou triples peuvent être parés de plumes, poils et autres matériaux… Une présentation attrayante et efficace bien qu’il faille faire attention à bien sécher ces trailers après chaque session pour ne pas voir les hameçons s’oxyder. Selon leur volume, ils peuvent limiter le vrillage de la ligne en freinant la rotation de l’axe.
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Les leurres souples :
Afin de tenter de reproduire l’efficacité d’un montage bien connu pour la truite : la cuiller vaironnée, les fabricants ont proposé des cuillers équipées de leurres souples, plus ou moins ressemblants, trainés derrière la cuiller. Cela à l’avantage de stabiliser l’action de la cuiller en limitant également le vrillage du fil. Ce montage peut être facilement reproduit sur les modèles équipés d’hameçons simples en montant un leurre souple dessus, fixé par une pointe de glue.
Comment limiter le vrillage :
Les émerillons tournants :
Le vrillage est le fléau de la cuiller tournante. Véritable facteur limitant en action de pêche, cette torsion va limiter la résistance du fil et sa durée de vie. Donc afin de limiter ce phénomène, l’utilisation d’agrafe à émerillon baril est hautement recommandée. Pour cela, les modèles présentant une double articulation sont préférables pour leur fluidité.
Le fil :
Le choix de la ligne a également une importance évidente dans le problème du vrillage. En effet, le manque de mémoire de forme de la tresse la rend très sensible au vrillage. Il est donc préférable de préférer le nylon ou le fluorocarbone qui sont sensiblement moins sujets à ce problème et surtout se “redressent” beaucoup plus facilement. Ensuite, le diamètre choisi sera lui aussi important en augmentant l’inertie et la mémoire de la ligne. Je conseille de pêcher au moins 2 centièmes de plus par rapport à la ligne utilisée sur des leurres de poids équivalents.
Le dévrillage :
Malgré ces précautions, la rotation des cuillers finira tout de même plus ou moins rapidement par provoquer les premières boucles dans le moulinet. Pour éviter que cela ne finisse par provoquer des perruques au lancer, il faut alors sortir le fil de la bobine pour le replacer comme il faut et dévriller la ligne. Pour cela, profitez d’un pré pour dérouler votre fil dans l’herbe avant de le récupérer en le pinçant devant le moulinet pour le redresser et recommencer l’opération deux à trois fois selon le besoin.
Conclusion
Vous voilà prêt à choisir vos cuillers en fonction de vos secteurs et des poissons recherchés. Remplissez soigneusement et judicieusement vos boîtes de ces petits bijoux avant de les proposer à dame fario.
